L'Europe /point de vue

Publié le par Ballon Rouge

 

L'Europe, quels enjeux ?

 

L'élection du Parlement européen ne soulève pas l'enthousiasme. Les partis et les groupes qui ont permis la victoire du NON au référendum de 2005 refusent de mener une bataille commune.

Un sondage, fin février, donnait 34 % d'intention de voter en Europe.

 

Même si un vote sanction se manifeste, les forces néolibérales vont garder la haute main sur le Parlement européen.

 

Pour autant, il est vital de dénoncer ce qui fonde l'Union européenne : son caractère non démocratique, l'orientation néolibérale de ses élites soumises aux lobbys, l'impéritie de ses institutions, le danger mortel du traité de Lisbonne, l'allégeance de ses gouvernements, à des degrés divers, à l'impérialisme US.

 

L'effondrement du système financier international contredit fondamentalement les affirmations péremptoires en faveur du tout marché concurrentiel, « libre et non faussé ». Pourtant, le Parlement européen reste le faire-valoir de l'Union pilotée en réalité par les gouvernements, eux-mêmes mandataires des multinationales qui sont responsables de la crise. Pendant ce temps, les réalités économiques désastreuses exacerbent les tensions sociales et les intérêts nationaux. Il en résulte une politique nuisible mêlant du protectionnisme, un soutien éhonté aux banques, le renforcement des dispositions autoritaires et la poursuite du démantèlement des protections sociales et des services publics.

 

La destruction des emplois, la baisse du pouvoir d'achat, la précarité, qui se généralise, les inquiétudes concernant les questions écologiques sont au centre des préoccupations des citoyens européens. Étant donnée la nature de l'Union, ils n'attendent rien de ces élections dans ces domaines.

 

L'urgence est de développer les formes de résistance aux choix des entreprises, aux actions des gouvernements, d'œuvrer à la généralisation des luttes et à leur coordination à l'échelle du continent.  Les luttes constituent en elles-mêmes des éléments d'un programme politique concret : maintien des moyens d'existence, refus des décisions prises par les actionnaires, en particulier concernant des délocalisations, rejet profond des politiques gouvernementales qui garantissent les injustices et détruisent les services publics.

 

L'échéance électorale est très proche. Il importe plus de faire circuler les informations en Europe sur ce qui se passe ici et là afin de construire un rapport de force politique réel que de mener une campagne pour tel ou tel. Les intérêts fondamentaux des travailleurs passent par la solidarité internationale concrète. Du chaos économique et social qui vient naîtra de nouvelles forces et, je l'espère, une société plus juste.

 

Michel Bonnard, 17-04-09

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