L'Europe /point de vue

Publié le par Ballon Rouge

♪ ♫ ...Toi l'Europe, tu m'as pris dans tes bras ...♫ ♪

 

Dans un soucis d'échange franc et si possible fructueux, je me permets de faire quelques remarques à propos du point de vue de Christine et Yves sur l'Europe.

 

Au sortir de la seconde guerre mondiale, l'Europe était ravagée. Elle est entré alors, avec la guerre froide, de plein pieds dans la politique des blocs. Dans la lignée du plan Marshall, Jean Monnet, qui se trouvait commissaire au plan après avoir été spécialiste de l'industrie de guerre, a proposé de s'allier à l'Allemagne pour former un ensemble économique où le charbon et l'acier étaient des éléments déterminants en cas d'affrontement Est-Ouest. Il ne s'est pas agit à ce moment là, d'un choix des bourgeoisies continentales, mais d'un choix politique transcontinental.

Depuis, l'Union européenne a continuellement fait allégeance aux États-Unis, malgré des intérêts parfois divergents, des choix politiques parfois différents. Pourtant, certains courants entendent construire l'Europe avec l'idée de promouvoir, au travers de cette construction, une certaine indépendance vis-à-vis des USA. Dans le cadre de la mondialisation néolibérale dominée par les États-Unis cela me semble bien illusoire !

La création de la monnaie unique a plutôt contourné des obstacles. Ceux-ci réapparaissent aujourd'hui comme l'interdiction pour les pouvoirs politiques d'avoir une action sur la Banque centrale européenne et donc d'avoir une politique monétaire.

L'état de l'Europe est effectivement pitoyable et il est indispensable de fédérer les luttes aussi bien en France que dans l'espace européen. J'y souscris totalement.

Les tendances protectionnistes qui se font jour avec la crise sont consécutives à un « sauve-qui-peut » général au moment où le système néolibéral implose. L'Union européenne s'est construite, dès la CECA, sur des bases de libre échange qui propulse le dumping social et fiscal tout en verrouillant la liberté de circulation des êtres humains. Les inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud se retrouvent à une autre échelle à l'intérieur de l'UE avec les mêmes conséquences pour les populations. Un développement équitable suppose des règles de protection pour les plus faibles, ce que ne saurait respecter le système capitaliste en dehors d'un rapport des forces qui lui soit fortement défavorable.

Par rapport à l'élection du parlement européen, il n'est nul besoin en effet d'avoir un programme absolument cohérent pour unir les forces anti-libérales, anticapitalistes et anti-productivistes seules aptes à s'opposer réellement aux forces dominantes, à lutter pour la justice sociale. Le souhaiter est légitime, mais cela ne se fera malheureusement pas pour des raisons purement bureaucratiques.

Aujourd'hui, l'urgence est à la mobilisation contre la politique du patronat et du gouvernement qui fait payer aux salariés le chaos économique et social, qu'elle a provoqué et même organisé. En absence d'un mouvement social déterminé, « obstiné », au sein duquel les organisations feront ou pas leurs preuves, la mobilisation pour ces élections sera très faible. La construction de l'unité se fera au travers des luttes, en France et en Europe.

Le 27 mars, Yves Castino a répondu à la question sur la direction de la CGT à peu près comme cela : « Je préfère une base qui soit actrice à une direction éclairée. »

La base bouge vigoureusement, mais elle n'a pas encore pris conscience de sa force et surtout de la nécessité impérieuse pour elle de s'organiser de façon autonome.

 

Michel, 29-03-09

 

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