Un syndicalisme pour lutter

Publié le par Ballon Rouge

   L'action syndicale ne répond pas aux attentes des collègues et surtout ne contre pas les mauvais coups du pouvoir. Je sais, c'est difficile. Mais, pour commencer, il faut changer les orientations qui prévalent depuis des lustres. Dans le contexte actuel de crispation sociale et d'aliénation des libertés publiques et individuelles et, plus généralement, des droits sociaux et politiques, la stratégie, certes unitaire, des centrales, qui ont appelé au 29 janvier, au 19 mars et au 1er mai, a pour seule ambition de canaliser les colères qui montent et de jouer la montre.

            Dans l'éducation, les luttes ont été menées en désordre, les unes à part des autres, les unes après les autres, en absence de position offensive du syndicat. Faute de réponse collective satisfaisante, certains enseignants ont pratiqué la désobéissance civile en refusant l'aide personnalisée. Les collègues se sont fortement mobilisés pour la défense des RASED, contre les menaces sur les maternelles, pour la formation dans les IUFM, contre la loi LRU-Pécresse à l'université. La FSU, unitaire par ailleurs, n'a pas su ou voulu unifier ces luttes, le SNUipp , à son niveau, non plus.

            Le rôle du syndicalisme n'est pas d'accompagner les régressions sociales. Qu'il tente d'en atténuer les aspects les plus violents ne l'exonère pas de mener des luttes pour de nouvelles conquêtes. Aujourd'hui, le capitalisme est entré dans de grandes difficultés, d'où la politique répressive du gouvernement. Des incertitudes, des misères et des colères travaillent la société, sans perspectives immédiatement crédibles. De fait, la tâche de fédérer revient au syndicalisme. Il doit agir pour aider à formuler les attentes, à faciliter les convergences et à organiser concrètement les luttes. Le LKP a rempli ces rôles et a réussi ainsi à imposer un rapport de forces en faveur des travailleurs antillais. Pour cela, il faut en avoir l'envie.

 

            Les questions, qui devraient animer le congrès, sont les suivantes :

Contre le démantèlement de l'éducation nationale : Quels mots d'ordre unificateurs et quelles structures de lutte faut-il créer pour rassembler enseignants, parents et étudiants, de la maternelle à l'université ?

Contre la politique du gouvernement : Comment relier les revendications des salariés du public et du privé et comment créer et animer des lieux ouverts aux syndicats, aux associations, aux partis politiques, aux citoyens pour organiser les luttes et les unifier ?

 

Michel Bonnard, 05-05-2009

Publié dans Points de vue

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